La vidéo effleure l’intime à Lille Art Fair

Ali-kazma-Dancer-2009---Espace-croiseeLille Art Fair a pris le pari, cette année, de faire découvrir au public une forme d’art encore trop peu accessible. Le temps est élastique, distendu, le promeneur est invité à oublier sa montre et à flâner entre les stands : la vidéo fait son entrée dans la foire d’art contemporain.

« La rencontre avec une œuvre d’art, c’est une rencontre amoureuse. C’est une première fois. Quand on y a goûté c’est comme le vin, on peut facilement devenir œnologue de l’art ». Pour Didier Vesse, directeur artistique de la foire, le galeriste est presque un psychologue. Son rôle est d’abord de communiquer sa passion pour un artiste, avec lequel il effectue le travail d’un producteur. Mais il est aussi là pour ressentir les réactions des visiteurs. L’émotion que peut susciter une œuvre n’entraîne pas toujours l’acte d’achat. Franchir le cap c’est faire un pas vers une certaine intimité, c’est accepter d’introduire ce choc émotionnel chez soi, et c’est accepter de s’offrir un objet dans lequel on n’aurait pas songé investir auparavant. La foire est l’occasion de prendre son temps, dans la promenade et dans le choix d’acheter.Eric Deneuville, fondateur de l’Espace Croisé à Roubaix, considère que « l’art contemporain est nécessairement international et la vidéo est universelle ». Quoi de plus évident alors que de capter l’attention des visiteurs sur l’image en mouvement ? Le challenge, que relèvera également Laurent Padel, directeur d’ARTenACT, à Paris, c’est en fait d’amener le public à s’arrêter, car « la vidéo ne se consomme pas en 5 minutes chrono ».

Seul centre d’art contemporain au nord de Paris, l’Espace Croisé recherche et produit des artistes européens, une longue collaboration que la galerie se contente ensuite d’exposer. Cette exception nordiste est complétée par le travail conjoint des étudiants et professeurs du Fresnoy, à Tourcoing, dont les projets seront également présentés à la foire. Lille Art Fair est alors l’occasion de susciter des vocations de collectionneurs, avec une notion nouvelle dans la conception de l’art, celle du partage.  S’offrir une vidéo signée d’un des artistes, c’est s’autoriser à la diffuser autour de soi, et communiquer ce rapport intime et direct à l’artiste que représente le film. Une expérience inédite pour la plupart des visiteurs, à vivre du 24 au 27 mars à Lille Grand Palais. Alice Adéjès

http://www.lilleartfair.com/

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