« Le 17e Congrès de Pneumologie fait avancer la recherche par les échanges »

 

Docteur Jean-Pierre GRIGNET
(Photo CH Denain)

Lille Grand Palais accueille du 1er au 3 février 2013, le 17e congrès de Pneumologie en Langue Française. Rencontre avec Jean-Pierre Grignetprésident de l’APP, coordinateur du Comité d’Organisation des Congrès, gérant de Pneumologie Développement et chef du service pneumologie du CH de Denain.

Que va-t-il se passer pendant ce 17e congrès de Pneumologie en Langue Française ?
 Il s’agit du congrès annuel de pneumologie, réunissant plus de 5000 personnes dont 3500 pneumologues. Ce congrès est le 3e mondial après l’ATS (American Thoracic Society) et l’ERS (European Respiratory Society) qui sont en langue anglaise. Il se déroule sur trois journées longues et intenses, avec 11 salles en permanence qui fonctionnent sur des sujets variés.

Le principal sujet cette année est la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive, appelée à tord la « cigarettose », je dis à tord puisque 25% des cas ne sont pas dus au tabagisme. La BPCO est le pain quotidien du pneumologue, elle touche plus de 3 millions de personnes en France ; le corps médical se bat pour que la Réhabilitation respiratoire soit reconnue par la Sécurité Sociale et remboursée pour les patients. Ce traitement est plus efficace que les médicaments.

Le deuxième grand sujet de ce 17e congrès est la Plèvre… Dans notre région, cette pathologie est considérable notamment à cause de l’amiante qui représente aujourd’hui 1000 déclarations annuelles. De nombreux autres sujets seront également traités tels que : l’asthme, le cancer, l’infectiologie, l’imagerie médicale…

Pourquoi un tel rendez-vous est-il important ?
Ce congrès est le lieu où chacun vient se ressourcer pour rester à niveau. Pendant ces trois jours, croyez-moi, il ne s’agit pas de visiter la ville, mais bel et bien de se concentrer au Palais des congrès. On y retrouve la presque totalité de la collectivité des pneumologues, mis à part ceux qui doivent continuer d’assurer le service des patients. Parmi ces 5000 visiteurs attendus comme les années précédentes, nous accueillons des spécialistes venus des DOM TOM, de Nouvelle Calédonie, des Caraïbes, de Suisse, de Belgique, du Canada, de Roumanie mais également d’Italie, d’Espagne et quelques anglophones.

Je tiens à dire que le Palais des congrès de Lille est d’une excellente qualité pour accueillir ce congrès, à la fois par son hall d’exposition qui permet d’étaler les stands de nos partenaires qui viennent à la rencontre des pneumologues, et par les différentes enceintes dédiées aux sessions et aux ateliers qui se dérouleront en parallèle.

Quel y est votre rôle ?
En tant que coordinateur de l’organisation de ce congrès, mon rôle est extrêmement varié. Il faut savoir que les premiers congrès étaient organisés par des sociétés et agences extérieures. Malheureusement nous nous sommes rendus compte que les profits dégagés par ces congrès leurs revenaient et ne contribuaient donc pas à faire avancer la recherche. Aujourd’hui avec la création de Pneumologie Développement qui réunit 3 sociétés représentatives de la profession que sont : l’APP (Association de Perfectionnement postuniversitaire des Pneumologues, le CPHG (Collège des Pneumologues des Hôpitaux Généraux), et la SPLF (Société de Pneumologie de Langue Française), nous organisons nous-même le congrès, ce qui permet de redistribuer le bénéfice dégagé entre les étudiants, les chercheurs… pour contribuer à l’avancée de la recherche et la publication des avancées.
Par l’APP, mon rôle est de prendre en charge les 40 ateliers pratiques d’1H30.
J’ai également un rôle logistique : distribuer les places du Village d’exposition, définir le prix de l’inscription, recruter une trentaine d’étudiants pour nous aider pendant ces 3 jours.

Comment se situe la région NPDC  par rapport aux autres régions ?
La région Nord-Pas de Calais est très bien classée au niveau de la recherche et Lille notamment. Si les chercheurs ne se font pas connaître avant d’avoir abouti à un résultat concret, ils sont nombreux. Je pense notamment à l’Hôpital Calmette de Lille avec le professeur Benoit Wallaert qui se spécifie en cancérologie pulmonaire, ou encore à l’Institut Pasteur, et aux hôpitaux de Roubaix, de Béthune… qui affichent des résultats favorables en matière de recherche pneumologique avec des équipes très compétentes. Deux professeurs avaient déjà tracé cette route vers la recherche : le Professeur Rieux et le Professeur Voisin. Je dirais donc que Lille et sa région sont incontournables dans la recherche en pneumologie avec Paris, ou encore Lyon.

Y-a-t’ il eu de vraies avancées dans la recherche en pneumologie ?
Il y a énormément de progrès dont on ne se rend pas forcément compte lorsque l’on fait parti du mécanisme. Je me souviens d’une conférence de 1986 où le Professeur Voisin disait s’être endormi entre 74 et 86, justement parce qu’il était au cœur de ces progrès et que nous ne nous rendons pas compte de toutes ces avancées auxquelles nous participons. Si l’adage veut que la médecine se réinvente en entier tous les 5 ans, je dirais que de nos jours, c’est tous les 18 mois, tant les avancées et les perfectionnements sont nombreux et fréquents.
Il y a encore beaucoup à faire, mais nous continuerons à nous battre pour faire reconnaitre l’importance de chaque avancée et traitement, même s’ils ne sont pas tous des priorités pour les ministères. Nous ne nous découragerons jamais, et ce 17e congrès en est la preuve : nous continuons et continuerons d’avancer.

 

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