Refabmarket : le pari d’une autre mode

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » : tel un mantra, voilà ce qui guide Sarah Bourgois, 38 ans, créatrice en 2018 de la marque de mode éthique Refabmarket. Tout commence 10 ans plus tôt quand la jeune dunkerquoise rentre en France après trois années passées au Mexique. « J’ai reconstruit ma vie, un univers, une déco, un dressing, tout ce que j’ai acheté, je l’ai acheté de seconde main chez Emmaüs, des brocanteurs, dans des friperies. J’avais une vraie passion pour l’objet, l’ancien, les matières. Ce qui était un facilitateur en termes de budget me permettait d’avoir un intérieur et un dressing différents, de meilleure qualité en matière de coupe et de style. Mes amis me demandaient où je dénichais tout cela. Je me suis dit qu’il y avait un marché à prendre autour de ce qui existe déjà », se souvient-elle. Et l’idée a germé peu à peu…

En 2011, Sarah commence à poser les fondations de ce projet très ambitieux et précurseur pour l’époque. Elle s’entoure, prend conseil, intègre des réseaux à Lille, en France, en Europe. Quand elle se lance en 2018, l’engouement pour une consommation plus responsable est en train de devenir une tendance de fond. Pour elle, c’est le bon moment.

 

Savoir-faire, circuit court, juste prix

Sarah crée sa marque Refabmarket, met en place un partenariat avec un atelier de confection par la réinsertion à Calais et lance ses premières collections. Sa démarche est basée sur le principe de l’économie circulaire : fabriquer des vêtements et des objets à partir de ce qui existe déjà. Ainsi, les collections sont 100 % imaginées, tissées et confectionnées dans la région Hauts-de-France. « Nous travaillons nos collections en nous basant sur deux procédés de recyclage : le upcycling qui consiste à réinventer les tissus en réutilisant par le haut la matière existante sans la détruire, uniquement en la détournant ; et le recycling qui permet de reconstituer dans un produit neuf de la matière usagée », explique-t-elle. Autrement dit, proposer des produits qui ont du sens.

La démarche de Sarah Bourgois est bien plus qu’écologique. Elle s’inscrit dans le cadre d’une responsabilité sociale et sociétale. « Quand je crée un emploi dans la région, en réalité je participe à la création de trois emplois indirects. Je pense que cette responsabilité est très importante pour nous, entrepreneurs citoyens si l’on veut changer les choses », affirme-t-elle, convaincue de la renaissance des personnes par le travail. En offrant un travail à des femmes en réinsertion, en leur apprenant un métier manuel, en révélant le talent qui est en elles, Sarah exprime tout le sens de son action. « Ces femmes ont beaucoup gagné en confiance, en ouverture, en autonomie, en capacité à se projeter et c’est magnifique pour moi de les voir s’épanouir ainsi. J’aime l’idée de capitaliser sur des gens, sur un territoire, sur cet héritage textile propre à notre région. Si je peux faire revivre un métier, faire renaître des femmes et leur transmettre le talent de la confection avec en plus une dimension éthique et innovante, j’aurais mené à bien mon projet », confie-t-elle simplement.

 

Des masques en grande série

Transportée par sa passion et portée par ses convictions, Sarah Bourgois est sans cesse en mode projet. Son rêve : créer à Lille-Sud un atelier de production, à deux pas du Faubourg des Modes. Ce projet qui devait naître en fin d’année a été quelque peu freiné par la crise sanitaire qui a permis toutefois d’en poser les fondations. « Nous avons profité du confinement et du besoin urgent de masques pour nous rapprocher de l’association FAME à Lille Sud et créer dans l’urgence un « atelier hors les murs ». En 2 semaines, il a fallu mettre en place un outil de production pour fabriquer des masques en grande série, à partir de tissus fabriqués en Hauts-de-France et d’un cahier des charges plutôt complexe », explique Sarah. En 1 mois, une quinzaine de couturières à Lille et une trentaine dans l’atelier de Calais ont produit des milliers de masques et répondu ainsi aux demandes de nombreuses entreprises de la région au premier rang desquelles Lille Grand Palais qui a équipé l’ensemble de ses collaborateurs.

Sarah Bourgois souhaite aujourd’hui capitaliser sur cette belle énergie qu’elle a su mobiliser : « Monter cet atelier en si peu de temps a été un vrai défi et le révélateur d’une prise de conscience collective. Je souhaite aujourd’hui développer des partenariats avec des professionnels régionaux en France pour démultiplier notre impact écologique et mettre nos compétences au service d’autres marques et distributeurs ». Son rêve ultime : un monde dans lequel « j’extrais, je produis, je consomme, je jette » deviendrai durablement « je recycle, j’utilise, je recycle »

 

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