Avec le YIA, la jeune garde à l’honneur

Aurélie Pétrel – Chambre à Tokyo, 2011
2 Photographies encadrées recto verso, dos bleu et Dibond, 210 x 140 cm
© Aurélie Pétrel – Courtesy Galerie Houg

Rapprochement inattendu, le Young International Artists (YIA) installe ses quartiers à Lille Art Fair. La foire itinérante met à l’honneur de jeunes artistes exposés en solo-show par une vingtaine de galeries.

On n’imaginait pas le YIA, cette foire parisienne qui avait créé l’événement en 2010 et en 2012 en s’installant en off de la Fiac dans des espaces atypiques de la capitale, s’aventurer en terre lilloise. Et pourtant, à Lille comme à Paris, le YIA a choisi d’appliquer les ingrédients qui ont fait son succès.
La scène française contemporaine émergente y est en effet mise en avant et présentée sous forme de solo-shows. Cette jeune garde artistique est proposée par une sélection de galeries françaises ou européennes, jeunes pousses ou stars du marché, mais toutes reconnues pour leur soutien à la diffusion de l’art contemporain. L’espace de plus de 260 m2 se veut convivial et chaleureux.

Une attention portée à la présentation
« Je cherche à reconstruire l’idée de salon des débuts du XXe siècle, avec des artistes contemporains qui se connaissent entre eux », explique Romain Tichit à qui l’on doit l’initiative du YIA. Une attention particulière est donc portée à la scénographie, organisée autour d’un petit nombre de pièces.
« La découverte du lieu m’a fait imaginer l’expo », précise le directeur artistique. Les galeries présentes lors du vernissage sont représentées par des médiateurs pendant la durée de la foire, un système permettant de lier étudiants en histoire de l’art, marchands, artistes et bien sûr les visiteurs qui sont au coeur du projet.
Chef d’orchestre de l’événement, Romain Tichit a fait ses armes comme chef de projet dans la communication et le web – « une expérience qui m’est utile tous les jours », précise ce passionné, également collectionneur d’art.

Artistes émergents et confirmés
Pour Lille Art Fair, Romain Tichit a associé grands et jeunes marchands, « en fonction des affinités ».
Chez le Lyonnais Olivier Houg, Aurélie Pétrel interroge les processus de perception et de représentation du réel à travers son projet photographique « Chambre à Tokyo ». Quant à la galerie parisienne Odile Ouizeman, elle invite Nicolas Delprat, qui propose au visiteur de s’immerger dans ses grands formats, afin d’expérimenter une « peinture atmosphérique», à la limite du figuratif et de l’abstrait.
À voir également, le stand de la galerie De Roussan (Paris) et le travail à quatre mains de Sandra Aubry et Sébastien Bourg qui bouleversent nos repères en détournant images et objets. Le galeriste Alain Gutharc (Paris) présente quant à lui un ensemble de sculptures, dessins et magazines poncés de Pierre Daniel, qui donne à voir un travail sensible, étonnant par son emploi des matières. De leur côté, les Parisiens Patricia Dorfmann et Jean Brolly ont fait le choix de montrer des artistes plus confirmés : la première présente une série de peintures d’Éric Corne de 2012, tandis que le second expose les photographies du Malien Adama Kouyaté. À l’interlocuteur potentiellement dérouté par ce parachutage singulier, Romain Tichit explique qu’« à Paris, nous sommes trop centrés sur nous-mêmes ; il faut trouver d’autres terrains », aller au devant des collectionneurs. Nul doute que Lille Art Fair offre au YIA un formidable terrain où s’exprimer.

Éléonore Théry, Journal des arts

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