Shooting 19 11 457

En coulisses avec le régisseur général de Lille Grand Palais

Antoine Tanas, chef d’orchestre dans l’ombre

À Lille Grand Palais – Zénith de Lille, près de 300 événements sont organisés chaque année : salons, congrès, conventions et spectacles. Pour que tout s’enchaîne sans accroc, la mécanique est millimétrée et orchestrée par des régisseurs généraux.
Côté Lille Grand Palais, c’est Antoine Tanas, 34 ans, qui tient la baguette depuis 2022. À la tête d’une équipe de huit personnes, il veille à ce que tout s’imbrique parfaitement. Rencontre avec un homme passionné pour qui l’imprévu est devenu un art de vivre.

Antoine, comment êtes-vous arrivé à Lille Grand Palais ?

Au départ, je rêvais de devenir biologiste. Après un an à l’université, j’ai compris que la voie était plus étroite que je ne l’imaginais et je me suis réorienté vers le management et la création d’entreprise. C’est pendant mes études, lors d’un exercice d’entraînement aux entretiens professionnels, que j’ai découvert par hasard le métier de l’événementiel… et que j’ai eu un vrai déclic. À l’époque, je vivais à Paris mais j’avais de la famille dans le Nord. J’ai postulé pour plusieurs stages et Lille Grand Palais a été le premier à me répondre, à un jour près ! Je suis donc arrivé ici en septembre 2014, en stage de fin d’études comme assistant chef de projet pour le Salon Créer. Après deux CDD, j’ai signé mon CDI début 2016. Depuis, j’ai gravi les échelons : chef de projet, puis régisseur général fin 2022.

Régisseur général, c’est un métier qui intrigue. Concrètement, à quoi ressemble-t-il ?

C’est un poste très transversal. Je manage une équipe de huit personnes : mon adjoint, quatre régisseurs, deux assistants régie et un équipier. Mon rôle ? Faire en sorte que tout s’imbrique au millimètre près entre les événements : congrès, expositions, salons et spectacles. Nous préparons les dossiers en amont avec les chefs de projet, nous créons les plans des événements, et nous sommes présents sur le terrain du premier au dernier jour. Nous travaillons en étroite collaboration avec tous les services : exploitation, audiovisuel, restauration, technique, informatique, sécurité… et même la communication et la compta ! Pour la partie Zénith, je gère notamment la logistique des flux et l’aire des livraisons, en coordination avec Loïc Quillerou, le régisseur général du Zénith : comme nos accès sont partagés, la synchronisation est essentielle.

On imagine des journées bien remplies… À quoi ressemble une journée type de régisseur général ?

Il n’y en a pas. Certaines journées se passent en réunion, d’autres sur le terrain. Parfois je passe la journée à faire des plans ou de la planification, et le lendemain, tout autre chose. Je ne travaille pas avec une to-do list : je priorise, je m’adapte. Il y a toujours mille choses à gérer, souvent dans l’urgence, et j’aime ça. Ce métier me plaît justement parce qu’il n’y a pas de routine.

Avec 300 événements par an entre Lille Grand Palais et le Zénith, la pression doit parfois être intense. Qu’est-ce qui, pour vous, est le plus difficile à gérer ?

Le rétroplanning, sans hésiter. La date d’un événement ne change pas, quoi qu’il arrive. Peu importe les aléas, il faut être prêt. Il y a aussi la gestion du stress, celui des autres : des clients, des collègues, des prestataires. Il faut être capable de désamorcer, d’écouter, d’adapter sa communication selon les situations. Et puis, on travaille avec beaucoup de métiers différents : parfois les points de vue divergent, chacun veut tirer la couverture de son côté et c’est normal… Il faut faire preuve d’écoute et de diplomatie.

Quelles qualités sont indispensables pour faire ce métier ?

Adaptabilité, réactivité, diplomatie, empathie. Savoir dire oui… mais aussi savoir dire non. Et surtout : savoir commentle dire et l’expliquer. Il faut aussi être capable de prendre des décisions rapidement : trancher, même dans l’urgence, fait partie du job. Et toujours garder son sang-froid.

Un souvenir marquant ?

Il y en a beaucoup ! Le plus drôle même si c’était un moment un peu gênant : pendant un congrès, nous devions changer la configuration de la scène entre midi et deux. Mon équipe et moi avions un peu relâché la pression en chantant et en blaguant… avant de nous rendre compte qu’une captation audio et vidéo tournait ! Rien de grave, mais un bon fou rire collectif, et une belle complicité d’équipe. Et puis il y a les moments de fierté, comme l’organisation de l’événement Lille Horse Event en décembre 2024 : un vrai défi logistique et technique. On a exploité chaque centimètre carré du bâtiment ! Ce genre de réussite, c’est une somme de petites victoires quotidiennes, rendues possibles grâce à une équipe engagée et passionnée.

On sent chez vous une vraie passion pour ce métier. Qu’est-ce qui vous fait encore vibrer après plus de dix ans ici ?

On dit souvent qu’une année à Lille Grand Palais, c’est comme cinq ailleurs ! On y vit mille choses, dans un rythme aussi intense que stimulant. Les semaines de 35 heures sont rares, mais quand on aime ce qu’on fait et qu’on est bien entouré, c’est une aventure formidable. Je suis très fier de mon équipe. Malgré des moments parfois compliqués, on a su construire quelque chose de solide, une vraie cohésion. C’est un atout précieux pour nos clients, et ils nous le disent souvent.

Partager

Nous vous recommandons
nos articles incontournables

Suivez-nous sur les réseaux !

#lillegrandpalais